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Et si on enseignait différemment ?

14 décembre 2017

Grâce à l'évaluation par compétences, je passe moins de temps à corriger mes copies

time

Pour être tout à fait franche, je n'ai jamais été vraiment emballée par l'évaluation par compétences, et ça ne s'arrange pas avec le temps. Je ne pense pas que cela aide vraiment les élèves, pas plus que les notes. Si cela ne tenait qu'à moi, j'arrêterais la notation quantitative et je remplacerais cela par un bilan trimestriel complet sur chaque élève comprenant notamment les points les mieux maîtrisés et ceux sur lesquels il doit progresser. Bref, de l'évaluation par compétences non quantitative. Les tableaux illisibles n'apportent rien aux élèves et à leurs familles selon moi.

Le système non quantitatif n'est malheureusement pas applicable dans mon établissement actuel car je dois mettre des notes ET évaluer des compétences, donc beaucoup de travail, du travail en double. L'année dernière, la correction des copies me demandais deux fois plus de travail que lors des années précédentes ! Je haïssais profondément cette double évaluation qui ne profitait pas vraiment aux élèves. Tout le temps passé à corriger les copies était du temps en moins pour préparer les séances.

Et puis en octobre de cette année, je suis tombée par hasard sur le site ProfHelper qui propose des outils pour les enseignants. Je me suis inscrite, juste par curiosité au début, et maintenant je l'utilise pour chacune des évaluations que je donne à mes élèves. Pourquoi ? Parce que non seulement je ne perds plus de temps lors de correction des copies, mais j'en gagne par rapport à l'époque où j'évaluais par notes uniquement. Le principe est simple : On évalue les compétences de chaque élève selon quatre niveaux de maîtrise et le site convertit ça automatiquement en note ! Bien sûr, on peut modifier l'importance en nombre de points que prend chaque compétence. Du coup, je n'évalue plus que quelques compétences, plus aucune note à écrire, et j'imprime ensuite le bilan avec note et compétences que je rends ensuite à l'élève avec sa copie. En plus, le site permet de faire des bilans de façon rapide en reprenant sur une même page les données des différentes évaluations.

Comme je l'ai dit plus haut, l'idéal serait de ne pas noter et de ne pas quantifier les maîtrises de compétences, mais en attendant la révolution copernicienne de l'Education Nationale, la méthode que j'utilise a la mérite de me permettre de ne pas perdre de temps avec des tableaux illisibles tout en faisant correctement mon travail.

Voici le lien du site dont je vous parle dans cet article :

 

ProfHelper - applications pour les enseignants

ProfHelper est un ensemble de solutions pour les profs : évaluations par compétences, bulletins, plans de classe... Gardez votre énergie pour vos élèves !

https://www.profhelper.fr

 

 

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28 octobre 2017

Pénurie de profs : arrêtons d'enseigner, ça coûte trop cher !

michelangelo-71282_1280On parle beaucoup en ce moment de l'activité désastreuse de l'homme sur l'environnement. On accuse nos systèmes capitalistes d'en être la cause. Sans doute avons-nous raison. Mais il est une autre conséquence ravageuse de notre système capitaliste : la pénurie d'enseignants.

Un récent rapport de l'UNESCO affirme qu'il manquerait 69 millions d'enseignants dans le monde ! Pourquoi autant ?

Peut-être que les enseignants n'apportent pas d'argent, en tous cas pas de profits immédiats. Quelle honte ! L'éducation, ça coûte de l'argent, beaucoup d'argent. C'est comme l'hôpital publique.

On gagne de la cohésion sociale, du bien-être, du vivre ensemble, on rend le monde plus beau, mais on coûte de l'argent. C'est notre faute, à nous les enseignants. Nous croyons encore que c'est un métier, mais cela devrait être du bénévolat. N'entendons pas à la radio dire que les retraités devraient venir, gratuitement bien sûr, éduquer nos chers marmots ?

Partout dans le monde nous observons le même phénomène. Il manque des enseignants notamment parce que ce métier n'est plus estimé à sa juste valeur. L'objectif de l'enseignement n'est pas de créer des capitalistes mais des citoyens, sans doute est-ce notre tort !

24 septembre 2015

Pourquoi ne pas lire Sénèque plutôt qu'Eduscol ?

A la fin du dernier brevet, je me suis rendue compte qu'il y avait maintenant tellement de choses à valider pour l'obtenir que je n'y comprenais plus rien. Il est plus facile d'avoir son DNB que de comprendre comment l'obtenir ! Entre le B2I, l'attestation en langues vivantes, l'histoire des arts et j'en passe, je ne m'y retrouve plus ! Alors je n'imagine pas ce que ce doit être pour mes élèves !

Je suis dit, Amandine, il faut mettre du sens là-dedans. Mais comment ? Comment aider mes élèves à comprendre leur scolarité ? Chaque année, on ajoute une nouvelle feuille au mille-feuilles de leur année scolaire : un jour non travaillé en octobre qui reviendra sous-forme de demi-journées certains mercredis après-midi, une nouvelle matière qui apparaît, une organisation toujours plus compliquée, des objectifs toujours plus nombreux et des tableaux de plus en plus touffus pour ordonner tout ça. Et moi, chaque année, je travaille pour faire rentrer tout ça dans des semaines toujours trop courtes, je me couche toujours plus tard pour essayer de me sentir sérieuse et honnête.

Depuis le début de l'année, je n'arrête pas. Ce weekend, je me suis rendue compte que je faisais exactement comme tous les ans : couchée à midi passé pour préparer les cours, manger à côté des paquets de copies qui s'ammoncellent sur la table... Je ne m'en sors pas.

Alors que faire ? Se lamenter et supporter cette lourdeur sans rien dire ? Fléchir sous le poids des contraintes ? Ou simplement se poser et réfléchir ?

salle

Et pourquoi pas après tout ? Pourquoi ne pas ralentir dans ce monde où tout avance trop vite ? Pourquoi ne pas se souvenir des anciens penseurs qui ont peuplé notre belle planète ? Pourquoi ne pas lire Sénèque plutôt qu'Eduscol ? Pourquoi ne pas louer la sagesse plutôt que l'action ? Pourquoi ne pas prendre le temps de chercher des solutions plutôt que s'agiter sans cesse ?

En fait, rien ne justifie mon hyperactivité. Rien à part le poids de la société et les regards de certains collègues surpassionnés.

Alors, puisque rien ne justifie cela, je vais me poser ici quelques temps et penser plutôt que m'agiter.

Amandine

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Et si on enseignait différemment ?
  • Je suis une prof qui n'a qu'une envie : simplifier et innover car ce sont les seuls moyens de faire avancer notre mammouth préféré. Je rêve d'améliorer l'Education Nationale, et j'écris mes rêves pour tenter de les vivre.
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